Toutes les techniques médicales exposent à des risques ou des complications et les techniques de FIV ou ICSI n’y échappent pas. Cependant, comparé à la plupart des gestes médicaux, le risque d’une AMP est faible. 

Les complications graves sont exceptionnelles, et représentent moins de 2% des cycles. 

Néanmoins vous devez être averties de ces risques, pour prendre en toute connaissance de cause la décision de débuter les traitements, et pour savoir reconnaître à temps les signes annonciateurs

LES COMPLICATIONS DE LA FIV : LES CAS EXCEPTIONNELS

  • LE RISQUE THROMBOEMBOLIQUE

En augmentant fortement le taux d’œstrogènes lors du traitement de stimulation ovarienne, le risque thromboembolique est inévitablement accru, bien qu’il reste rarissime chez les femmes sans facteurs de risque. S’il se manifeste, ce sera sous forme d’apparition de phlébites, d’embolie pulmonaire, voire d’accidents vasculaires cérébraux.

Mais le risque est tout de même plus élevé en situation d’hyperstimulation ovarienne sévère (avec épanchement liquidien intra-abdominal) et chez les femmes à risque, soit plus âgées, soit avec des antécédents de phlébite ou d’embolie pulmonaire, une résistance à la protéine C activée, une résistance à la protéine S, ou encore un déficit en antithrombine 3…

Le plus souvent, il est question d’une phlébite. Soit des membres inférieurs, soit des membres supérieurs. Ces derniers deviennent douloureux, augmentant de volume, rougissant et se chauffant. Si tu remarques de tels symptômes, n’hésite pas à te rendre aux urgences. Normalement, tu seras mise sous anticoagulant, il s’agit du traitement de base qui dure plusieurs semaines.

Pour éviter tout risque de thromboembolique, un bilan complet est fortement désirable avant d’entamer l’AMP chez les femmes à risque. Si des risques sont confirmés, une prévention par anticoagulant pourra être administrée suffisamment à l’avance.

 

Les potentielles allergies

Comme tous les médicaments, ceux délivrés en FIV peuvent potentiellement donner des réactions allergiques. Elles restent néanmoins peu fréquentes et généralement peu graves.

Les produits qui pourraient éventuellement provoquer une réaction allergique sont les antagonistes Cetrotide® et Orgalutran®. Il est uniquement question d’allergie locale avec une réaction cutanée. Ces réactions du corps sont éphémères et ne demandent pas la mise en pause de la procédure générale.

Quant aux allergies graves, elles sont rares et pour la plupart imprévisibles. La seule manière d’éviter toute complication est en mentionnant à l’avance toute allergie connue, surtout celles à l’iode, aux antibiotiques et aux anesthésiques locaux. Tu peux le faire lors de ta consultation chez ton gynécologue, qui te donnera une fiche de recherche d’allergie, que tu pourras ensuite remettre à l’infirmière du service lors de l’hospitalisation pour la ponction.

 

  • Les hémorragies

Une petite hémorragie dans l’abdomen a toujours lieu puisque la ponction des ovaires se compose de l’introduction d’une aiguille dans l’organe très vascularisé qu’est l’utérus. Mais dans la grande majorité des cas, aucune conséquence ne découle de ce geste.

Toutefois, si l’hémorragie est un peu plus importante, elle peut provoquer quelques douleurs persistantes pendant plusieurs jours, tels qu’un ballonnement abdominal avec constipation ou des douleurs dans les épaules. Mais une hémorragie résultant d’une ponction ne peut que très rarement amener à accomplir une cœlioscopie, et elle ne survient en général que dans les 24 heures qui suivent.

 

  • Les risques de cancer

Les risques de cancer ont été l’objet d’une grande quantité de recherches pour répondre à l’inquiétude des patientes qui craignent que les hormones utilisées pour la stimulation ne leur provoquent un cancer à long terme. Voici les conclusions scientifiques connues à l’heure actuelle :

Cancer de l’ovaire : Les traitements utilisés en FIV ne multiplient pas la probabilité d’un tel cancer. Au contraire, les femmes stériles ont un risque naturel plus élevé de cancer de l’endomètre et de l’ovaire, mais ce dernier est ramené presque à la norme dans le cas où la FIV permet d’obtenir un accouchement.

Cancers du sein : aucune augmentation de risque n’a été prouvée.

Cancers du col utérin : ce cancer étant provoqué par un virus, il n’y a aucune relation possible avec les traitements d’AMP.

  • Le lien entre cancer et FIV : les risques augmentent-ils ?

De nombreuses recherches ont exploré la question des risques des cancers du sein, de l’utérus et des ovaires et l’existence ou non d’un lien avec les traitements hormonaux utilisés en FIV. Les informations et les conclusions récoltées jusqu’à présent sont très rassurantes : aucune évolution positive de ces cancers à cause de la FIV n’a pu être constatée.

Selon une étude effectuée en juillet 2016

Pendant 20 ans, plus de 20 000 femmes ont été suivies afin d’aider les chercheurs à conclure s’il existe, ou non, un lien entre la stimulation ovarienne pour la fécondation in vitro (FIV) et le cancer du sein. Selon une étude britannique relativement récente, aucune association de la sorte n’a été démontrée.

Des scientifiques de l’Institut du cancer des Pays-Bas ont comparé l’incidence des cancers du sein chez des patientes de la cohorte OMEGA et la population néerlandaise. Durant 21 ans, ils ont procédé au suivi et au questionnement par enquêtes de 19 158 femmes ayant subi au moins un cycle de stimulation ovarienne en vue d’une FIV et 5 950 femmes ayant connu d’autres méthodes aidant à augmenter la fertilité.

Alexandra van den Belt-Dusebout et ses collègues ont comptabilisé 839 cas de cancers du sein invasifs et 109 cas de cancers du sein in situ. Le taux de cancer du sein s’élevait à 163,5 pour 10.000 femmes chez celles ayant bénéficié d’un traitement pour la FIV, contre 167,2 chez les femmes ayant suivi un autre type de traitement et 163,3 dans la population néerlandaise en général. Ces chiffres ne montrent donc aucune grande marge qui mériterait d’être prise en compte.

Par ailleurs, la probabilité d’un cancer du sein baissait quand la quantité de cycles de traitement pour la FIV grimpait, remarquent les experts. La probabilité d’un cancer du sein était de 45% plus faible chez les femmes qui ont suivi sept cycles de stimulation ovarienne comparée à celles qui n’ont subi des traitements qu’avec un ou deux cycles au total. De plus, les patientes chez qui le premier traitement pour la FIV n’avait eu que peu de résultats avaient tout de même 23% de chances en moins de développer un cancer que celles chez qui le premier traitement s’était révélé fructueux.

Tu vas faire face à des moments difficiles et à une longue attente. Mais, garde en tête que ces traitements sont assez spécifiques et propres à chacun. Contacte toujours ton médecin, ton gynécologue ou un professionnel pour parler de ces différents éléments et échanger. Avec le recul nécessaire, ils augmenteront tes chances de tomber enceinte.  

@Marine Alves

Continuer sur Le Guide de la Conception

Pour aller plus loin dans