TT-Fertynews

SOPK : la prise d’une pilule contraceptive diminuerait les risques de diabète de type 2

Vous êtes ici :

Victoria Louvel
Rédactrice santé

C’est le résultat révélé par une étude scientifique menée par l’Université de Birmingham, et publiée le 14 octobre dernier. 

SOPK pilule réduit diabète

Diminution de plus d’un quart du risque de diabète de type 2

Présentée dans la revue Diabetes Care, cette nouvelle étude scientifique pourrait changer la manière dont sont prises en charge les patientes atteintes de SOPK (syndrome des ovaires polykystiques). En effet, l’étude révèle que la prise d’une pilule contraceptive permettrait de diminuer les risques de diabète de type 2 de plus d’un quart.

Pour rappel, les femmes atteintes de ce trouble ont deux fois plus de risques de contracter ce type de diabète que les autres.

L’équipe scientifique de l’Université de Birmingham a analysé les dossiers médicaux de 64 051 femmes atteintes de SOPK, en parallèle de l’analyse de 123 545 dossiers de femmes non atteintes. La première partie de la recherche consistait en l’évaluation du risque de développer un diabète de type 2 et de prédiabète. Puis, l’équipe s’est plus particulièrement penchée sur le cas de 4 814 femmes atteintes du syndrome, qui prenaient une pilule contraceptive combinée (avec œstrogènes et progestérone). Le résultat est sans appel : le risque de contracter le diabète de type 2 était diminué de 26% chez ces patientes.

« La pilule contient des œstrogènes qui augmentent une protéine dans le sang appelée globuline, protéine de liaison des hormones stéroïdes sexuelles dans le plasma sanguin (SHBG). La SHBG se lie aux androgènes et les rend alors inactifs. Ainsi, si la pilule est prise, la SHBG augmente. Cela diminue la quantité d’androgènes actifs non liés, réduisant leur impact sur l’insuline et le risque de diabète », détaille le Docteur Michael O’Reilly, co-auteur de l’étude.

Prochaine étape à la suite de ces résultats prometteurs ? Mener des essais cliniques.

Quelques rappels sur le SOPK

Le syndrome des ovaires polykystiques, également appelé dystrophie ovarienne, ne se caractérise pas par des kystes comme son nom le laisse entendre, mais par un nombre de follicules anormalement élevé du fait d’un excès d’hormones androgènes (en particulier la testostérone). Ce syndrome concerne 10 à 15% des femmes âgées de 15 à 40 ans.

Hirsutisme (croissance excessive des cheveux et des poils à cause du taux anormalement élevé des hormones « masculinisantes »), acné sévère et dérèglement du cycle menstruel (en particulier la disovulation) pouvant entraîner une baisse de la fertilité, sont les principaux symptômes du SOPK.

Les femmes atteintes de SOPK ont également plus de risques de développer un diabète de type 2, comme énoncé précédemment.

Si le SOPK conserve encore des mystères concernant ses causes, on sait déjà qu’il peut être d’origine génétique, environnementale, mais aussi être une conséquence de l’obésité.

Heureusement, les traitements hormonaux et de stimulation ovarienne s’avèrent efficaces et généralement suffisants pour traiter cette anomalie. Pour preuve, seulement 10% des patientes atteintes du syndrome finissent par avoir recours à la PMA.