Adénomyose : définition, caractéristiques et traitements

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EXPERT
@ Docteur Benjamin MERLOT
(Gynécologue obstétricien)

@Victoria Louvel
Rédactrice Santé

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Souvent liée à l’endométriose, l’adénomyose est une pathologie bénigne et bien différente de la première. Comment la définir ? Quelles sont ses caractéristiques et comment la traiter ? Réponses dans cet article, avec l’éclairage du Docteur Benjamin Merlot, gynécologue-obstétricien spécialisé dans la chirurgie de l’endométriose.

Adénomyose

ADÉNOMYOSE : DÉFINITION

L’adénomyose est une anomalie de la zone de jonction entre l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’utérus) et le myomètre (muscle de la paroi utérine) : à cause de cette anomalie, les cellules se détachant de l’endomètre peuvent alors infiltrer le myomètre, au lieu de migrer en-dehors de la cavité utérine (ce qui correspond aux règles). 

L’adénomyose peut être superficielle (et alors caractérisée par un épaississement du myomètre jusqu’à 12 millimètres) ou profonde (et généralement douloureuse). Elle se distingue en trois types : 

  • Adénomyose interne ou diffuse : de nombreuses zones réparties sur l’ensemble du myomètre,
  • Adénomyose focale : une seule zone ou quelques-unes localisées sur le myomètre,
  • Adénomyose externe : des cellules d’endométriose pelvienne profonde ont migré vers l’intérieur de l’utérus, et plus précisément dans le myomètre.


ADÉNOMYOSE : CARACTÉRISTIQUES ET SYMPTÔMES

11 à 13% des femmes seraient concernées par l’adénomyose, selon les chiffres de l’Association EndoFrance. « C’est une pathologie très fréquente. Actuellement, 40% des patientes âgées de 40 ans, ont une forme d’adénomyose », ajoute le Docteur Benjamin Merlot. 

On la rencontre majoritairement chez les femmes déjà mères de plusieurs enfants ou chez celles dont l’endomètre est particulièrement développé (hyperplasie endométriale). Parmi les patientes déjà mères, certaines relatent que leurs placentas présentaient des anomalies.

Les symptômes de l’adénomyose ? « Les règles sont généralement douloureuses ou ménorragiques (c’est-à-dire très abondantes et longues). Certaines patientes subissent aussi un gonflement important du ventre durant leurs menstruations. Il peut également y avoir des douleurs pendant les rapports sexuels. Et d’une manière générale, les douleurs irradient jusque dans le dos », décrit le spécialiste.

Ménorragie et douleurs représentent respectivement 50% et 30% des patientes atteintes d’adénomyose, toujours d’après l’étude d’EndoFrance. Autre symptôme répandu dans 20% des cas : les pertes de sang en-dehors de la période de règles (métrorragies). Toutefois, dans 2 cas sur 3, l’adénomyose ne présente aucun symptôme. 

ADÉNOMYOSE : QUEL IMPACT SUR LA FERTILITÉ ?

« L’ensemble des études sur le sujet sont contradictoires. Aussi, j’emploie le conditionnel lorsque j’aborde ce sujet avec mes patientes : l’adénomyose pourrait en effet, être un facteur entraînant un problème d’implantation de l’embryon et aussi augmenter le risque de fausses couches », explique le Docteur Benjamin Merlot, qui ajoute : « Mais en cas d’adénomyose, l’impact sur la fertilité n’est pas systématique. » 

Si, dans certains cas, l’infertilité peut s’expliquer par la présence d’adénomyose, elle est plus particulièrement causée par l’inflammation de l’endomètre, qui empêche alors l’embryon de s’implanter. En cas de grossesse, le risque de fausse couche serait multiplié par deux chez une femme atteinte d’adénomyose (source EndoFrance). 

ADÉNOMYOSE : QUID DE L’ENDOMÉTRIOSE ?

Il est d’autant plus facile de les confondre que l’adénomyose est souvent définie comme de l’endométriose interne à l’utérus. Dans les faits et en pratique, bien que, pour rappel, en cas d’endométriose sévère, cette dernière peut se mêler à l’adénomyose, elles sont bien distinctes. 

« Ces deux pathologies sont fréquemment associées mais leurs symptômes sont un peu différents. Dans tous les cas, c’est à l’IRM que l’on fait clairement la différence : quand les lésions se trouvent dans l’utérus, c’est de l’adénomyose et quand elles se situent à l’extérieur de l’utérus, c’est de l’endométriose », résume le spécialiste en chirurgie de l’endométriose, qui poursuit : 

« Être atteinte d’adénomyose ne signifie pas qu’il y a forcément de l’endométriose. Mais en cas d’endométriose sévère, il y a souvent de l’adénomyose en plus. »

Il convient de rappeler la différence subtile entre les deux définitions de ces pathologies, en conclusion de cette partie. C’est à nouveau le Docteur Benjamin Merlot qui la délivre : « L’adénomyose, c’est la présence de cellules de l’endomètre dans le myomètre, alors qu’en cas d’endométriose, ce sont des cellules ressemblant à l’endomètre et se comportant comme lui, qui se retrouvent en dehors de l’utérus. »

ADÉNOMYOSE : DÉTECTION ET TRAITEMENTS

Pour détecter cette pathologie, plusieurs solutions sont proposées. Tout d’abord, une échographie permettra d’évaluer si la taille de l’utérus a augmenté, si ses parois sont asymétriques, ou si le myomètre est inflammé et épaissi. Si échographie (de préférence endovaginale) il y a, elle doit avoir lieu en-dehors de la période de règles, plus précisément en seconde partie du cycle. 

En cas de suspicion d’une endométriose associée, une IRM sera effectuée, également en dehors des règles.

Les différents traitements sont réservés aux patientes subissant des symptômes tels que les douleurs ou les saignements importants.
« Pour gérer les douleurs, on prescrira majoritairement des anti-inflammatoires ou des antalgiques. Autre option : prescrire des traitements hormonaux pour stopper les règles », indique le Docteur Merlot. 

Solution supplémentaire pour traiter l’adénomyose ? La chirurgie. Mais seulement dans certains cas. 

« Cette situation est plus complexe car il est difficile de conserver un utérus de qualité après une quelconque intervention sur cet organe. Ce n’est pas le cas avec d’autres : on peut couper un bout de vessie ou d’estomac sans atténuer le fonctionnement de l’organe par la suite, mais c’est différent avec l’utérus. Même en enlevant une infime partie, comme en cas d’adénomyose focale, la possibilité de concevoir sera radicalement diminuée. Si chirurgie il doit y avoir, ce sera en dernier recours et à condition que la patiente ne souhaite plus être enceinte. » 

L’hystérectomie, qui consiste en l’ablation de l’utérus tout en conservant les ovaires, est également une possibilité de dernier recours voire radicale. « Avec cette solution, la qualité de vie reste la même, notamment en ce qui concerne les hormones et la libido, puisque les ovaires ne sont pas touchés. » Toutefois, elle ne sera pas suffisante en cas d’endométriose associée. 

L’adénomyose est une pathologie bénigne et fréquente chez les femmes, notamment celles qui ont déjà plusieurs enfants et qui ont atteint la quarantaine. Si elle peut être associée à de l’endométriose, elle se distingue cependant de cette pathologie, notamment du fait qu’elle ne présente aucun symptôme dans la majorité des cas et que son impact sur la fertilité ne soit pas systématique.  

Elle peut toutefois s’avérer handicapante au quotidien pour bon nombre de patientes. Pour ces dernières, en fonction du degré de leur adénomyose et de ses symptômes, des traitements divers pourront leur être prescrits par leur médecin spécialiste.

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