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Conservation des gamètes : du nouveau aussi en Grande-Bretagne

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Victoria Louvel
Rédactrice Santé

C’est la crainte que partagent plusieurs professionnels de santé depuis que la loi Bioéthique a été adoptée par l’Assemblée Nationale, le 26 juin dernier. 

Vers une pénurie de sperme suite à la loi Bioéthique

Cette loi ouvre notamment la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, et la demande augmente déjà en conséquence, de même que les délais d’attente relevés par les centres : d’après le Gouvernement, près de 3500 demandes supplémentaires ont été faites en 2021, alors que 1000 « seulement » étaient attendues. Une conséquence de la loi qui pousse d’ailleurs nos gouvernants à prévoir d’investir 8 millions d’euros dans les équipements des centres et leurs moyens humains, jusqu’en 2023 ; espérant ainsi réduire les délais d’attente d’un an à 6 mois.

Autre aspect à double tranchant de la loi Bioéthique ? La levée partielle ou totale de l’anonymat du donneur, à la demande du receveur lorsque ce dernier aura atteint sa majorité. Un décret qui inquiète un certain nombre de médecins, dont certains en mesurent déjà l’impact : le Professeur Bruno La Salle, chef du service de médecine, biologie de la reproduction et préservation de la fertilité aux Hospices civiles de Lyon, a noté que depuis l’adoption de la loi, certains donneurs avaient déjà changé d’avis.

« Jusqu’à présent, nous n’avions pas de problème de recrutement, le délai dans notre centre était d’environ six mois.  Actuellement, 8 donneurs sur 10 se rétractent en raison de la levée de l’anonymat, engendrant un allongement des délais et potentiellement une pénurie de gamètes. »  – Professeur Bruno La Salle

Lyon n’est pas la seule ville française à alerter sur ce risque de pénurie, en particulier de sperme. Une menace que le ministère de la Santé prend très au sérieux, puisqu’il prévoit de lancer prochainement une campagne d’appel aux dons.

Hausse de la demande et diminution des donneurs : deux facteurs entraînant des actions préventives imminentes, notamment pour éviter que ce risque de pénurie de sperme ne devienne réel.