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Un nouveau moyen contraceptif permettant un retour plus rapide de la fertilité ?

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Victoria Louvel
Rédactrice Santé

C’est l’un des avantages que présenterait cette nouvelle méthode contraceptive, à base d’anticorps anti-spermatozoïdes, développée par une équipe de scientifiques de l’Université de Caroline du Nord.

Nouveau moyen contraceptif fertilité plus rapide

UNE CONTRACEPTION À BASE D’ANTICORPS

Contrairement aux méthodes contraceptives qui se basent sur la prise d’hormones, cette nouvelle venue fonctionne à partir d’anticorps, et pas n’importe lesquels : les anticorps anti-spermatozoïdes que produisent les femmes souffrant d’infertilité immunitaire.

Ces dernières fabriquent anormalement ces molécules dans leur appareil reproducteur, ce qui piège « activement les spermatozoïdes mobiles dans le mucus et les empêchent d’atteindre l’ovule», détaille l’article présentant le fruit de ces premières recherches, publié dans Science Translational Medicine.

Partant de ces données, les chercheurs ont développé un ensemble d’anticorps modifié, de manière à capturer tous les spermatozoïdes et les empêcher d’évoluer librement dans le mucus du col utérin. Cet ensemble serait 8 fois plus efficace, d’après les scientifiques qui ont effectué de premiers essais sur des moutons : les anticorps anti-spermatozoïdes se sont montrés efficaces à plus de 99%.

Plusieurs moyens d’administrer ces molécules ont été évoqués. Si la méthode vaccinale a été écartée, restent à l’étude le film à dissolution rapide et les anneaux intravaginaux.

 

UN RETOUR DE LA FERTILITÉ PLUS RAPIDE

«Plutôt que de modifier les mécanismes physiologiques à la base de la fertilité tels que les hormones, l’immunocontraception devrait permettre un retour rapide à la fertilité, contrairement aux mois de retard subis par certaines femmes après avoir cessé d’utiliser des contraceptifs hormonaux à action prolongée», déclare l’équipe de l’Université de Caroline du Nord.

Un progrès qui répondrait aux attentes de toutes les femmes souhaitant rapidement être enceintes après l’arrêt de leur méthode contraceptive.

 

UNE RÉPONSE AU DÉSAMOUR DES CONTRACEPTIFS HORMONAUX

Effets secondaires plus ou moins supportables, retard prolongé du retour de la fertilité, impacts sur la santé… Les arguments en défaveur des contraceptifs hormonaux ne manquent pas.

Les femmes sont d’ailleurs de moins en moins nombreuses à choisir ce moyen de contraception : elles étaient 45% à prendre la pilule en 2010, contre 37% en 2018, d’après un sondage Ifop réalisé cette même année.

Cette contraception à base d’anticorps arriverait donc à point nommé et répondrait à bien des attentes. Mais il faudra patienter avant de pouvoir l’utiliser : des essais cliniques à grande échelle doivent d’abord être réalisés.