La qualité des spermatozoïdes et son impact sur la fertilité

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EXPERT
@ Docteur Jean-Jacques Bensaid
(Gynécologue-Obstétricien)

@Victoria Louvel
Rédactrice Santé

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Quand un couple présente des difficultés à concevoir, plusieurs examens leur sont proposés. Le premier qui concerne l’homme est le spermogramme, qui permet de relever les anomalies du sperme. Parmi elles ? La mauvaise qualité des spermatozoïdes. Éclairages avec le Gynécologue-Obstétricien Jean-Jacques Bensaid.

 

RAPPEL SUR LA NATURE DES SPERMATOZOÏDES

Il s’agit des gamètes masculins, ou des cellules sexuelles masculines que l’on trouve dans le sperme (autrement appelé liquide séminal). Présents en très grand nombre (de 80 à 100 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme), les spermatozoïdes sont fabriqués continuellement au sein des testicules. Chacun d’eux est composé de 3 parties : la tête, la pièce intermédiaire (sorte de cou) et le flagelle qui lui permet d’être mobile.

 

QUELS FACTEURS ENTRAÎNENT UNE MAUVAISE QUALITÉ DES SPERMATOZOÏDES ?

Plusieurs éléments peuvent être à l’origine d’une production de spermatozoïdes de mauvaise qualité.

> Facteurs environnementaux

Une exposition prolongée à la chaleur (par le biais de saunas ou de bains chauds, par exemple) n’est pas recommandée pour la bonne santé des testicules, et donc des spermatozoïdes.

Autre exposition déconseillée et souvent involontaire ? Celle aux toxiques environnementaux, et en particulier aux perturbateurs endocriniens dans leur ensemble.

> Facteurs comportementaux

Le tabagisme actif et passif, la consommation de drogues ainsi que la prise de certains médicaments comme les anabolisants, influent négativement sur la qualité des spermatozoïdes.

> Facteurs génétiques et hormonaux

Certains troubles hormonaux, révélés par un bilan sanguin et portant notamment sur le taux de testostérone, peuvent avoir un impact sur la qualité des spermatozoïdes.

Cela peut également être le cas au niveau génétique, en particulier en cas de mutation du gène CFTR ou de microdélétions du chromosome Y, révélées par un caryotype.

> Facteurs de santé

Si la descente de testicule n’a pas été effectuée et à la suite d’une orchidopexie compliquée, la qualité des spermatozoïdes risque d’en pâtir.

Par ailleurs, des antécédents infectieux tels qu’une maladie sexuellement transmissible (MST, en particulier la chlamydiae) ou les oreillons risquent également d’avoir un impact négatif sur les gamètes masculins.

Enfin, la varicocèle (présence de varices autour d’un ou, plus rarement, des deux testicules) bien qu’elle soit bénigne, peut avoir des répercussions sur la fertilité masculine à-travers les spermatozoïdes.

 

QUE SIGNIFIE AVOIR DES SPERMATOZOÏDES DE MAUVAISE QUALITÉ ?

Ce diagnostic représente plusieurs réalités. La vitalité et la morphologie (ou forme) des spermatozoïdes sont principalement prises en compte pour déterminer leur qualité. Certaines anomalies portant atteinte à la qualité des spermatozoïdes sont déterminées plus précisément.

 

> La tératospermie

On parle de tératospermie à partir de 95% de spermatozoïdes atteints de formes anormales ou atypiques. Cette anomalie peut aussi bien toucher la tête (irrégulière, allongée, petite, grosse ou double) que le cou ou la flagelle des gamètes masculins. Elle peut être de gravité légère, modérée ou sévère.

 

> La nécrospermie

Comme sa racine l’indique, cette anomalie, qui apparaît généralement à la suite d’une infection, correspond à un certain pourcentage de spermatozoïdes morts, retrouvés dans l’échantillon de sperme qui a servi au spermogramme. Totale lorsqu’aucun spermatozoïde vivant n’est décelé, la nécrospermie est considérée comme partielle lorsque plus de 42% de spermatozoïdes sont morts.

Toutefois, des résultats en apparence mauvais sont souvent à relativiser, comme l’explique le Docteur Jean-Jacques Bensaid : « Il est normal d’avoir seulement 14% de formes typiques contre 86% de formes atypiques. En réalité, la morphologie d’un spermatozoïde n’est pas toujours celle à laquelle on s’attend, sans pour autant qu’il soit anormal. Il peut être tout à fait normal d’avoir beaucoup de formes atypiques. De plus, beaucoup de spermes paraissent à première vue mauvais, alors qu’ils sont, en réalité, fécondants ! Si, à l’issue de l’examen, on constate que le sperme n’est pas dans les normes, il ne faut pas s’inquiéter pour autant car la fécondité de la femme peut compenser. La fertilité d’un homme se juge à l’aune de celle de la femme. »

 

QUELLES CONSÉQUENCES SUR LA FERTILITÉ ?

Selon le degré d’anormalité de la qualité des spermatozoïdes, la fertilité sera plus ou moins amoindrie.

Ainsi, en cas de tératospermie portant sur la tête des spermatozoïdes, la pénétration de l’ovule par l’un d’eux sera difficile voire impossible. En fonction de la gravité de cette anomalie (si elle est légère, modérée ou sévère), les difficultés à obtenir une grossesse spontanément seront plus importantes.

En cas de nécrospermie partielle (puisque la nécrospermie totale implique « par nature » l’impossibilité de fécondation), la fertilité est également amoindrie, rendant les chances de féconder un ovule, plus rares.

 

QUELLES SOLUTIONS FACE À UNE MAUVAISE QUALITÉ DES SPERMATOZOÏDES ?

Avant tout, pour favoriser la qualité des spermatozoïdes, il est recommandé de privilégier une alimentation saine et équilibrée, mais aussi d’éviter de pratiquer de la moto ou de l’équitation, et de mettre son téléphone portable dans sa poche (les ondes électromagnétiques étant à risques).

En cas de varicocèle, une intervention chirurgicale peut être proposée. Toutefois, ses effets sur la fertilité n’ont pas encore été démontrés à ce jour.

Généralement, les méthodes de procréation médicalement assistée (PMA) sont rapidement présentées au couple : « On propose au patient de faire le test de migration survie : son sperme est centrifugé à grande vitesse, de manière à le séparer en gradients. À l’issue de ce test, on regarde s’il reste au moins un million de spermatozoïdes vivants que l’on pourra alors exploiter en insémination. Si ce n’est pas le cas, on s’orientera plutôt vers une fécondation in-vitro (FIV) par ICSI (injection intra-cytoplasmique : un spermatozoïde unique est injecté dans l’ovule) », décrit le Docteur Bensaid.

 

Une mauvaise qualité des spermatozoïdes peut nuire à la fertilité. Mais malgré cette difficulté, de nombreuses options sont envisageables pour exploiter les gamètes fécondants du patient, et que le couple parvienne à concevoir un enfant.

 

Sources : https://ivi-fertilite.fr/blog/teratospermie-causes-symptomes-traitement/

https://www.msdmanuals.com/fr/professional/gyn%C3%A9cologie-et-obst%C3%A9trique/infertilit%C3%A9/troubles-des-spermatozo%C3%AFdes

https://www.guide-de-l-infertilite.fr/fr/infertilite-sterilite/l-homme-et-l-infertilite/article/la-quantite-la-qualite-et-la-mobilite-des-spermatozoides

https://www.docteur-benchimol.com/spermogramme-spermocytogramme.html

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