Projet de bébé : quand un couple doit-il consulter ?

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EXPERT
@ Docteur Jean-Jacques Bensaid
(Gynécologue-Obstétricien)

@Victoria Louvel
Rédactrice Santé

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Les couples avec un projet parental se posent beaucoup de questions. Quand évaluer le bon moment pour consulter un gynécologue, et pas n’importe lequel ? À quoi s’attendre ? Réponses et conseils avec le Docteur Jean-Jacques Bensaid, Gynécologue-Obstétricien et Médecin de la Reproduction.

QUAND CONSULTER ?

Il est courant de recommander d’attendre au moins 18 mois d’essais, avec des rapports réguliers, sans grossesse spontanée, avant de prendre rendez-vous. Pour le Docteur Bensaid, ces 18 mois d’attente sont difficilement applicables en pratique : « Non seulement cela représente une perte de temps considérable, mais cela ne répond pas non plus aux attentes psychologiques du couple en situation d’incertitude. »

En réalité, le moment varie en fonction de divers éléments : l’âge des deux membres du couple et en particulier de la femme, les antécédents familiaux et médicaux de l’un et de l’autre, leur mode et leurs habitudes de vie.

Quoi qu’il en soit, « il est essentiel que le couple se rende à cette consultation ensemble puisque cette démarche les concerne tous les deux », prévient d’emblée le Docteur Bensaid qui poursuit : « Même s’il y aura besoin de les recevoir séparément par la suite. »

 

1ÈRE SITUATION : LE COUPLE JEUNE ET SANS ANTÉCÉDENTS

Sans antécédents familiaux ou médicaux connus pour l’un comme pour l’autre et si la femme est âgée de moins de 35 ans, attendre 9 mois avant de consulter est un « délai raisonnable », selon le Docteur Bensaid. « Il arrive qu’une patiente ait besoin de consulter avant ce délai, au bout de 3 mois de tentatives, par exemple. Si elle est jeune et ne présente aucun antécédent, je vais la rassurer et l’inviter à revenir me voir au bout des 9 mois préconisés. Il y a des chances qu’entre-temps, elle soit enceinte spontanément. »

Quelques règles simples pour mettre toutes les chances de son côté, que rappelle le spécialiste : « Avoir au minimum 2 rapports par semaine, éviter autant que possible les tests d’ovulation et les courbes de températures… Et bien sûr, adopter un mode de vie sain : ne pas fumer (tabagisme passif inclus), ne pas consommer de drogues et éviter la prise de certains médicaments lorsqu’ils ne sont pas nécessaires, comme les androgènes ou les anabolisants que certains hommes achètent directement sur internet pour augmenter leur masse musculaire ou prévenir de la chute de leurs cheveux, notamment. »

Au bout de 9 mois, si le couple n’attend toujours pas d’enfant, il est temps d’aller consulter, ensemble donc.

 

2ÈME SITUATION : LE COUPLE JEUNE AVEC ANTÉCÉDENTS

Si ces derniers sont connus du couple, il est naturellement recommandé de ne pas attendre avant de consulter, dès lors que l’on projette d’avoir un enfant.

Lorsqu’on parle d’antécédents, cela comprend les antécédents familiaux qui peuvent concerner l’un et/ou l’autre des parents de l’homme et/ou de la femme.

 

Parfois même au-delà s’il s’agit, par exemple, d’une maladie touchant plusieurs membres de la famille (oncles, tantes, fratrie, etc.) : « Des cas familiaux de thrombose, de phlébite, d’infarctus, d’épilepsie mais aussi d’hypertension artérielle ou de diabète sont des facteurs de risques, notamment en raison des traitements qui sont administrés et qui peuvent avoir un impact sur la fertilité du couple venu consulter. »

 

Les antécédents peuvent aussi dépendre du mode de vie du couple et de leur santé : si l’un d’eux est fumeur ou fumeur passif, si l’un ou l’autre est particulièrement sensible au stress récurrent dans sa profession, si l’alimentation est déséquilibrée, qu’il y a consommation de drogues ou de certains médicaments tels que des psychotropes… « Une pathologie chronique, qui toucherait à la thyroïde par exemple ; un excès de cholestérol ou encore une maladie rare font également partie des éléments à signaler sans hésiter au spécialiste que l’on consulte. »

À ne pas négliger même si cela ne concerne pas directement la santé physique : l’impact d’un événement marquant, voire traumatisant, qui aurait eu lieu récemment.

 

3ÈME SITUATION : LE COUPLE PLUS ÂGÉ

Dans ce cas, c’est naturellement l’âge de la femme qui sera particulièrement pris en compte. À partir de 35 ans, les délais pour concevoir se réduisent.

« Si la femme est âgée de 37 ans, sans enfant, il faut consulter sans tarder », illustre le Docteur Bensaid. « Un couple plus âgé, sans enfant, sera rapidement orienté vers une PMA (Procréation Médicalement Assistée).» 

 

Les PMA représentent la possibilité d’obtenir un enfant avec intervention d’un tiers, c’est-à-dire du médecin. Elles comprennent aussi bien les stimulations de l’ovulation associées aux inséminations extra conjugales que les techniques de fécondation in-vitro.

Une consultation qui devra d’autant plus vite être programmée en cas d’antécédents tels que ceux mentionnés ci-dessus.

 

Qui consulter ?

Un gynécologue, bien sûr, mais spécialisé en médecine de la reproduction.

Si l’on n’est pas encore suivie par ce spécialiste, comment le trouver ? En se rapprochant d’un centre d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) et en s’adressant à l’un des médecins gynécologues rattachés à ce centre. Le plus sûr moyen de ne pas se tromper.

 

LA CONSULTATION

Première étape de cette consultation décisive dans son projet de conception ? L’interrogatoire.

Tel un détective, le médecin procède alors, par le biais de nombreuses questions, à une enquête menée auprès des deux membres du couple. « Cet interrogatoire va conduire à décider, en fonction des réponses apportées, s’il se lance dans des examens sans tarder ou s’il attend les 9 mois réglementaires dans le cas où la femme aurait moins de 35 ans. »

De nombreuses questions sur la famille, la vie passée et présente de chacun des membres du couple, sont donc posées. « Certaines questions peuvent parfois paraître hors-sujet, mais il est important pour un médecin de bien connaître ses patients. »

Madame a-t-elle déjà eu des enfants ? Si oui, comment se sont déroulés les accouchements ? Quel(s) moyen(s) de contraception a-t-elle utilisé(s) ensuite ? A-t-elle des antécédents de MST ? A-t-elle des cycles réguliers ? A-t-elle des périodes d’aménorrhée ? Les rapports sont-ils douloureux ? A-t-elle des algies pelviennes ?

« Ces réponses déterminantes peuvent avoir une valeur d’orientation. Par exemple, un pelvis douloureux peut amener à rechercher une endométriose ; des troubles du cycle vont conduire en priorité à des dosages hormonaux ; des antécédents infectieux vont faire rechercher d’emblée des séquelles au niveau des trompes ; l’apparition d’un écoulement mamelonnaire bilatéral va lui aussi orienter vers la recherche d’une élévation d’une hormone : la prolactine. » 

Selon sa réponse, si elle a contracté une salpingite, par exemple, le médecin s’orientera vers une exploration des trompes, afin de vérifier qu’elles ne sont pas obstruées. Ses règles ont-elles disparu ? Si la réponse est positive et qu’en plus, elle confie avoir récemment vécu une fausse couche suivie d’un curetage, on procédera certainement à une exploration de l’utérus. Dans le cas d’une seule aménorrhée soudaine, c’est le bilan hormonal qui sera éclairant.

Monsieur a-t-il déjà eu des enfants ? A-t-il subi dans l’enfance une intervention destinée à faire descendre un de ses testicules trop haut placé ? Est-il diabétique ? A-t-il des antécédents personnels ou familiaux de maladies cardio-vasculaire ? Est-il fumeur ou consomme-t-il des drogues ? « Dans tous les cas et même sans antécédents, un spermogramme complet sera prescrit. »

En pratique, certains examens seront prescrits de manière prioritaire en fonction des antécédents. « Mais l’exploration d’une stérilité est une démarche complexe qui va nécessiter un minimum d’examens de base, suivis, dans des cas particuliers, d’examens beaucoup plus sophistiqués comme par exemple, une étude génétique (caryotype) ou une exploration des phénomènes de coagulation du sang en cas de fausses couches répétées. »

Pour conclure, voici la liste non exhaustive des examens incontournables à réaliser :

  • Un spermogramme complet, c’est-à-dire avec un test permettant de connaître les possibilités d’utilisation du sperme en vue d’insémination artificielle (test de migration survie).
  • Des dosages hormonaux : ils seront faits en début de cycle, c’est-à-dire le 2e ou 3e jour des règles chez une femme réglée.
  • Une échographie pelvienne : faite en début de cycle, elle permet un comptage des follicules présents dans les ovaires, de s’assurer que les ovaires ne sont pas porteurs de kystes (kystes en rapport avec une endométriose, kystes dermoïdes, aspects des ovaires évoquant un SOPK…) elle permet aussi l’étude morphologique de l’utérus (dimensions, présence éventuelle de myomes, images évoquant une adénomyose qui est une forme d’endométriose).
  • Une hystérosalpingographie : cet examen va permettre de s’assurer de la perméabilité des trompes.

Ce n’est que dans un 2e temps que des explorations plus complexes pourront être demandées.

 

Dès le départ de son projet de bébé, un couple doit prendre plusieurs critères en compte avant de consulter un médecin. Le choix de ce dernier, tout d’abord, doit être éclairé. En confiant son projet à un spécialiste de la fertilité, c’est déjà un premier pas vers sa réussite.

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