Le suivi psychologique d’un couple en parcours de PMA : un élément essentiel

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@Victoria Louvel
Rédactrice Santé

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Parce qu’il n’y a pas un mais des parcours de PMA ; parce qu’un tel cheminement est forcément éprouvant ; parce que communiquer est la clé pour tenir le cap… Pour toutes ces raisons et bien d’autres, un accompagnement psychologique est essentiel pour un couple en parcours de PMA. Explications données par Rachel Treves, psychologue clinicienne, lors de la journée de l’infertilité du 6 novembre 2021.

Le suivi psychologique d'un couple en parcours de PMA un élément essentiel

Parcours de PMA : singulier et collectif à la fois

« Un parcours de PMA au singulier n’existe pas : chaque couple démarre un parcours qui lui est propre, avec une infertilité et des causes également singulières », énonce d’emblée Rachel Treves, psychologue clinicienne qui accompagne plus particulièrement les couples en AMP depuis une dizaine d’années. Pour l’experte, il y a autant de parcours de procréation médicalement assistée que de couples qui en ont besoin. D’où l’importance d’être bien accompagnés, et de faire en sorte que son psychologue devienne véritablement un allié !

 

« On sait quand on entre en parcours de PMA, mais jamais quand on en sort », ajoute Rachel qui illustre son propos avec l’exemple de l’une de ses patientes : cette dernière confiait que son agenda et celui de son conjoint étaient devenus ceux de leur désir d’enfant.

 

« Entre les rendez-vous médicaux, les examens, le suivi du cycle à effectuer chez soi, l’inquiétude des proches… Tout le quotidien s’organise et se construit en fonction du parcours de PMA et de ses obligations », poursuit Rachel qui insiste : « C’est pour cela qu’il faut aussi prendre en charge l’âme et le couple dans son ensemble, pas seulement leur corps. »

 

Les couples concernés par un parcours d’AMP partagent néanmoins deux points communs : l’attente et l’espoir, agrémentés de montagnes russes émotionnelles. « Tous ces bouleversements sont d’autant plus difficiles à gérer qu’initialement, désirer concevoir un enfant est un projet individuel, qui n’appartient qu’au couple. Mais dès que ce dernier rentre en parcours de PMA, leur projet devient collectif et appartient aussi aux gynécologues, infirmières, sages-femmes… qui les suivent. »

 

Pour la psychologue, cela nécessite de s’entourer de professionnels avec lesquels une bonne relation se crée dès le départ. Mais pas que : « Il faut s’entourer de bonnes alliances, que ce soit avec son médecin, son thérapeute… ainsi qu’avec les lieux que l’on fréquente, qui ont leur importance car ils contribuent à nous mettre dans certaines dispositions, plus ou moins propices au calme, à la sérénité, à l’écoute… Difficile de suivre un parcours de ce genre sans ces alliances. » 

 

À échelle du couple, Rachel Trèves rappelle qu’il est primordial de maintenir les échanges, à chaque étape du parcours et quoi qu’il arrive : que l’on traverse une phase de tristesse, d’enthousiasme ou de conflit.

 

PMA : l’importance du suivi psychologique à des moments-clés du parcours

Certaines étapes du parcours de PMA sont néanmoins plus délicates que d’autres. L’une d’entre elles ? La pause. Cette dernière peut survenir, sur recommandation médicale ou à la demande du couple, entre deux tentatives d’insémination ou de FIV. « Cela s’avère particulièrement difficile pour un couple d’accepter de faire des pauses. Un parcours de PMA, c’est dur, long, épuisant. Et il ne faut pas s’épuiser pour conserver toutes ses chances de concevoir intactes. Il faut parfois accepter de s’arrêter, entre deux tentatives, pour ne pas s’user – aussi bien soi, physiquement et moralement, que son couple – mais souffler et reprendre des forces avant de recommencer, en étant à nouveau centré sur l’essentiel. Pour s’en souvenir, les pauses que l’on s’autorise à faire sont primordiales », explique Rachel Treves.

 

Autre moment-clé dans la prise en charge psychologique ? La fin de parcours de PMA.

Elle peut prendre des tournures diverses : la joie d’avoir réussi à concevoir un bébé, ou a contrario, devoir renoncer à son projet d’enfant lorsque la PMA ne fonctionne pas au bout de plusieurs tentatives. « Chacune de ces situations est complexe et difficile à gérer pour le couple, même quand il s’agit de la joie d’avoir concrétisé son projet : ce bébé tant rêvé, sommes-nous vraiment capables de l’accueillir et de nous en occuper ? Comment parvenir à réaliser que l’on a réussi ? Et dans le cas où la PMA prend fin, comment le dire ? Comment aider le couple à faire naître un autre désir que celui d’avoir un enfant ? L’accompagnement psychologique permet de répondre à toutes ces questions et de mieux appréhender ces étapes charnières », décrit la psychologue.

Un suivi essentiel pour les patients, mais également auprès des équipes soignantes travaillant en centres d’AMP, dans les hôpitaux et cliniques. Ce dernier répond d’ailleurs à un double enjeu : accompagner les professionnels de santé et leur permettre de recommander les bons thérapeutes à leurs patients, souvent démunis en la matière et qui ne savent pas toujours à qui s’adresser.

 

Couples et PMA : témoignages de « Parcours » 

« La plupart des patients que j’accompagne  en parcours de PMA, ressent beaucoup de solitude », rapporte Rachel Treves. Ce constat a poussé la jeune femme à créer son podcast,  naturellement appelé « Parcours ». Pour donner de la visibilité à ces patients, leur permettre de se sentir moins seuls ; d’être rassurés par des similitudes de cheminement avec un autre couple ; ou tout simplement pour témoigner. En effet, le média donne aussi bien la parole aux patients qu’aux professionnels de santé qui les prennent en charge. « J’apprécie ce format qui permet de diffuser de l’information, tout en étant un contenu à part entière. Il me fait d’ailleurs penser à une séance de thérapie. »

 

Parce que donner ainsi la parole aux femmes et aux hommes qui ont des difficultés à concevoir, ainsi qu’aux soignants qui les accompagnent, fait aussi partie du suivi psychologique dont ils ont besoin.

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