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Cancer du col de l’utérus : une prise de sang pour le diagnostiquer ?

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Victoria Louvel
Rédactrice Santé

C’est en tout cas la finalité que souhaite atteindre l’équipe de scientifiques qui ont commencé à étudier cette question. Leur travail de recherche indique qu’à partir d’une simple prise de sang, il est possible de diagnostiquer certains cancers, notamment ceux induits par le papillomavirus humain (HPV), comme le cancer du col de l’utérus.

Cancer du col de l’utérus - une prise de sang pour le diagnostiquer

Diagnostic du cancer du col de l’utérus par prise de sang : la méthode

Composée de chercheurs de l’Institut de Cancérologie de Lorraine (ICL), de l’Institut du Cancer Joliot-Curie de Dakar et du Groupe Cerba HealthCare, l’équipe scientifique a publié ce premier résultat prometteur dans la revue Clinical Cancer Research. Il faut dire qu’ils travaillent sur ce sujet depuis 2016.

 

Certains cancers causés par le HPV pourraient être diagnostiqués à partir d’une simple prise de sang. Une méthode qui, si elle est adoptée et généralisée, permettrait également de proposer aux patientes un diagnostic peu invasif et d’ainsi simplifier le suivi biologique des patients en cours de traitement.

Ces recherches sont parties d’un premier constat qui date d’une vingtaine d’années : dans le sang des personnes atteintes d’un cancer, se trouvent des fragments d’ADN issus des cellules cancéreuses. Mais ces fragments sont difficiles à isoler, étant donné qu’ils sont mélangés à de bien plus grandes parts d’ADN sain.

 

Les scientifiques de la recherche qui nous préoccupe dans cet article, ont décidé de se concentrer uniquement sur les cancers induits par le papillomavirus humain, dont fait partie celui du col de l’utérus. Pour les révéler, ils ont utilisé la méthode de séquençage « CaptHPV » habituellement utilisée pour analyser des tumeurs. Ils l’ont donc adaptée ici, à l’analyse d’échantillons sanguins.

Cette méthode, également connue sous l’appellation de « séquençage de nouvelle génération », permet de repérer tous les types d’HPV et d’en indiquer les caractéristiques complètes.

 

Résultats des analyses de sang et de la tumeur qui concordent

En comparant les résultats obtenus par le biais des deux méthodes (prise de sang et analyse tumorale), il n’y avait aucun doute possible : pour 77 patients sur 80 atteints d’un cancer associé à un HPV, l’analyse du prélèvement sanguin s’est avérée similaire à l’analyse de la tumeur, ce qui équivaut à une sensibilité de 95%.

 

« Pour tous les patients, l’analyse d’un prélèvement sanguin constitue une alternative simple et non invasive aux prélèvements dirigés sous imagerie qui ne sont pas exempts de risques », explique l’Institut de Cancérologie de Lorraine.

 

Une déclaration complétée par le Professeur Alexandre Harlé, biologiste coordonnateur de cette étude : « La détection d’ADN viral circulant sera un élément biologique important permettant d’optimiser le suivi biologique des patients durant le traitement et la surveillance post-thérapeutique. En effet, le fait d’avoir au préalable défini précisément le profil viral de la tumeur permettra de connaître les paramètres principaux sur lesquels reposera le suivi biologique ».

 

Autrement dit, cette méthode innovante et non invasive devrait non seulement permettre de diagnostiquer ces cancers, mais aussi de mieux prendre en charge les patients, grâce aux nombreuses caractéristiques sur la pathologie que la méthode pourra révéler.