Sophrologie : pourquoi l’intégrer dans votre projet de bébé ?

EXPERT
@ Elisenda Philippe
(Sophrologue)

@Victoria Louvel
Rédactrice

Créée dans les années 60, la sophrologie est une technique de relaxation permettant de (re)mettre en harmonie son corps et sa conscience. Pratique cartésienne et utile à tout moment de la vie, elle prend d’autant plus de sens lorsque concevoir un enfant prend plus de temps que prévu. Mais au fait, qu’est-ce-que la sophrologie ? En quoi cette technique peut-elle aider en période de préconception ? Présentation et explications avec la sophrologue Elisenda Philippe. 

Sophrologie pourquoi l'intégrer dans votre projet de bébé

La sophrologie, définition.

Comment définir la sophrologie ? Créée par le neuropsychiatre Alfonso Caycedo dans les années 60, la sophrologie est inspirée de différentes approches orientales (comme le yoga, le zen, ou encore le bouddhisme) dont l’un des principaux objectifs est la relaxation.

 

« Il s’agit d’une méthode d’entrainement du corps et de l’esprit qui s’appuie sur différentes techniques de respiration, de mouvement du corps, de lâcher prise et de visualisation. Parmi ses objectifs on peut citer : la détente, l’harmonie retrouvée entre le corps et l’esprit ou bien encore le regain de vitalité » explique Elisenda Philippe.

 

L’essence de chacun de ces courants a été extraite par le Docteur Caycedo pour donner naissance à une discipline dynamique car « on obtient davantage de résultats en faisant participer la personne, notamment par les mouvements à effectuer ou le travail à accomplir chez soi entre les séances », précise Elisenda Philippe.

D’ailleurs, la sophrologie se définit avant tout comme une méthode d’entraînement : les bénéficiaires doivent complètement s’y investir pour en récolter les fruits, y compris en-dehors du cabinet de leur sophrologue.

 

Dans la pratique, la Sophrologie permet de travailler différentes problématiques telles que le stress, le burn-out, les phobies, les problèmes de sommeil… bref tout ce que la vie peut nous envoyer comme épreuves du quotidien, comme nous le verrons un peu plus loin.

 

Mettre de l’harmonie entre le corps et la conscience, mode d’emploi.

Concrètement, cette méthode est basée sur la respiration, des mouvements de relaxation entraînant tout le corps, ainsi que sur l’évocation des capacités que chacun porte en soi.  « Des qualités souvent oubliées », commente la sophrologue.

 

Par exemple ?

 

« Lorsqu’il y a beaucoup de tensions psychologiques, il y a généralement d’importantes douleurs au niveau du trapèze. Je vais alors proposer d’effectuer certains mouvements des bras pour expulser physiquement et mentalement ces tensions. Il y a une association concrète du mouvement et de la pensée », décrit Elisenda, qui préconise d’effectuer cet exercice engageant debout.

 

En effet, la sophrologie peut se pratiquer dans cette position ou assis, en fonction de la zone corporelle à travailler et de la problématique détectée.

 

  • La première séance

Au début des premières séances, et en particulier de la toute première qui dure environ 1h30, il s’agit de détendre et de relaxer tous les muscles, système après système.

 

Elisenda Philippe insiste particulièrement sur l’importance de cette première séance : « Elle a pour vocation de créer une alliance entre la personne et moi-même, car nous allons travailler ensemble. Pour commencer et avant de détendre tous les systèmes du corps, je lui pose beaucoup de questions sur sa vie et son enfance, son entourage, son travail, son sommeil et son alimentation… Le but n’est évidemment pas de rentrer dans son intimité et il n’y a aucun jugement de ma part. J’ai simplement besoin de l’ensemble de ces éléments pour savoir sur quelle(s) problématique(s) nous allons travailler durant les prochaines séances. D’ailleurs, après avoir posé toutes ces questions et écouté la personne se confier, je lui demande sur quoi l’on va travailler ensemble. Généralement, après ce premier travail introspectif, les réponses viennent seules. »

 

  • Déroulé des séances

Par la suite, chaque séance, qui dure environ une heure, est personnalisée en fonction de la ou des problématiques décelées, mais aussi d’événements qui peuvent survenir entre-temps.

 

Ainsi, corps et esprit n’ont de cesse de fonctionner ensemble, jusque dans les différentes positions que peuvent adopter les sujets suivis : le temps de relaxation du début s’effectue généralement « en posture d’accueil » : assis, le dos collé au siège. Puis au moment où la personne devient plus active, elle décolle son dos, se tient un peu plus en avant, bien droite, voire se met debout, en fonction de la thématique de la séance. « Ces changements de position permettent d’avoir toujours conscience que le corps fait, lui aussi, l’exercice. »

 

À la fin de la séance, la sophrologue demande systématiquement ce qu’a ressenti la personne, que ce soit physiquement ou mentalement. « Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Et même si elle n’a rien ressenti de particulier, cela n’a pas d’importance, le travail se fait dans le temps. Dans tous les cas, il faut accueillir les ressentis tels qu’ils viennent, pour ce qu’ils sont, sans jugement, ni chercher à analyser ou à se poser des questions. C’est cela aussi, l’enjeu de la sophrologie ! »

 

Spécificité du suivi d’Elisenda ? La sophrologue enregistre chacune de ses séances pour les envoyer par la suite à la personne concernée, afin qu’elle puisse la réécouter et la revivre en-dehors du cabinet pour s’entraîner, suivant le même principe que des « devoirs à la maison ».

 

Pourquoi faire de la sophrologie ?

Comme évoqué toute à l’heure, la sophrologie sert, quelle que soit sa situation, à se relaxer : « La sophrologie amène une détente immédiate, mentale et physique », rapporte Elisenda qui estime que sa technique est accessible à tous : que l’on se sente bien ou que l’on traverse des difficultés.

 

Par exemple, pour régler un problème lié au sommeil. Dans ce cas, il faut prévoir entre 6 et 10 séances en moyenne, à condition de s’entraîner également chez soi, bien sûr. « Surmonter un burn-out peut être beaucoup plus long. Car tout dépend de l’environnement de la personne qui le subit, en particulier lorsqu’elle doit reprendre son travail. Il peut aussi y avoir un temps de pause dans les séances, et la personne revient si elle en ressent le besoin. »

 

Mais que ceux qui se sentent bien se rassurent : la sophrologie leur est également accessible ! « Il n’y a pas besoin de ressentir de mal-être pour planifier une séance. J’ai ainsi l’une de mes connaissances qui avait besoin de refaire le plein d’énergie pour affronter le changement de saison. Dans ce cas, il s’agit simplement de s’accorder du temps pour soi ; les séances sont plus légères… J’ai ainsi proposé à cette connaissance de se projeter dans un pays chaud ! »

 

Autre exemple, le cas d’une personne qui avait la phobie de l’avion. La sophrologie peut au fil des séances l’aider à projeter son voyage d’une façon plus positive, notamment en la guidant afin qu’elle puisse imaginer le paysage de ses vacances, qu’elle puisse également ressentir de la joie de se retrouver enfin sur un lieu attendu. Cette faculté à permettre de se projeter, qu’apporte la sophrologie au fil des séances, peut aider également à surmonter un deuil. Ou tout traumatisme qui peut s’avérer bloquant dans sa vie.

 

Sophrologie et préconception

 

« Lorsqu’il y a un projet de bébé, le couple peut planifier des séances pour chacun d’eux, jusqu’à sa concrétisation, puis pendant la grossesse », énonce d’emblée Elisenda.

 

Si elles sont majoritairement individuelles, la sophrologue propose également des séances de groupe, auxquelles le couple peut alors participer ensemble. « Dans ce format, je ne pose évidemment pas de questions sur le ressenti post-séance. Il s’agit de relaxation pure. »

 

  • Identifier les éléments bloquants, puis s’en libérer

En période de préconception, beaucoup de sentiments s’entremêlent, dont certains s’avèrent contre-productifs : « Au bout de plusieurs tentatives, certains finissent par perdre le sens premier de l’acte sexuel et le corps peut être vu comme une machine. De plus, le regard des autres, en particulier de ceux qui sont déjà parents autour de nous, pèse particulièrement lourd. L’impatience, exacerbée par le poids de la société de consommation dans laquelle nous vivons, peut aussi contribuer à bloquer les choses, jusqu’à provoquer une infertilité inexpliquée. »

 

Pour contrer tous ces ressentis négatifs, Elisenda procède en plusieurs étapes : « Avant tout, il faut retrouver son corps et croire à nouveau en ses capacités, en faisant redescendre la pression. Réapprendre à prendre soin de soi physiquement, le plus simplement du monde. Reprendre confiance en soi, en son corps et s’apaiser, incarnent le premier objectif à atteindre. Puis, si la situation a engendré des difficultés au sein du couple, la sophrologie va leur permettre, individuellement, de se rappeler pourquoi l’on aime cette personne-là en particulier et pourquoi c’est avec cet être, et pas un autre, que l’on veut avoir un enfant. »

 

Se projeter dans son projet de bébé

Une fois le négatif identifié et évacué, une fois les éléments remis en ordre, la sophrologue va proposer une projection positive et saine dans ce projet de concevoir un enfant. Cette projection ou « futurisation », peut prendre diverses formes.

 

Le travail réalisé tout au long de ces séances et en dehors, peut porter des fruits au-delà de ses espérances. « Il arrive que le blocage soit purement psychologique et que par conséquent, le corps se ferme également. Quand on relâche toute cette pression et que l’on accepte les choses comme elles viennent, cela peut permettre d’aboutir à cette grossesse tant désirée, parfois même en plein parcours de PMA ! », encourage Elisenda Philippe qui conclut : « C’est cela aussi, la sophrologie : un gros travail de lâcher prise. »

Les 5 systèmes traités par la sophrologie

Chaque partie du corps est intégrée à ce que la sophrologie appelle « système ».

Le corps est ainsi divisé en 5 systèmes distincts :

 

Le 1er système : La tête, incluant le crâne et chaque partie du visage.

Le 2eme système : Le cou, la nuque, la gorge et la face externe des bras jusqu’au bout des doigts.

Le 3eme système : Le thorax et la face interne des bras jusqu’au bout des doigts.

Le 4eme système : L’abdomen et les lombaires, avec l’estomac et tous les organes digestifs.

Le 5eme système : Le bas-ventre, qui inclut l’appareil génital (dont il est essentiel de prendre conscience, notamment par les femmes pendant la préconception) et les extrémités inférieures, jusqu’au bout des pieds.

 

Pour aller plus loin

-> La chaîne MyFertyBook

La chaine vidéo et podcast de la rédaction de MyFertyBook.
> Vidéos
> Podcasts

-> LES ACTUS

Les dernières actualités de la préconception et de la
fertilité
> MyFertyNews

-> LES TÉMOIGNAGES

Partagez votre expérience avec la communauté
MyFertyBook
> Je témoigne