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A Toulouse, une boutique dédiée aux menstruations ouvre

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Angéline Galinier-Warrain
Rédactrice

Dans le centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne), samedi 20 novembre 2021, la première boutique en France complètement dédiée aux menstruations a ouvert ses portes. Le but de ce conceptstore inédit est de trouver des informations autour des règles et permettre à chacune de trouver le système qui lui est le plus adapté.

A Toulouse, une boutique dédiée aux menstruations ouvre

Rañute, prononcez “ranioute”, vient tout simplement d’une expression que certaines personnes avaient employé pour désigner les règles. Cet établissement veut détendre le rapport aux règles et propose à la vente tous les produits dédiés aux règles : culottes menstruelles et serviettes lavables ainsi que les cups. À chacune de découvrir ce qui lui correspond le mieux en discutant et en essayant directement dans la boutique. Les protections sont « toutes réutilisables », insiste la jeune femme de 41 ans qui vit près de Lausanne en Suisse. Une gamme de produits bien-être est présentée pour mieux supporter ces quelques jours souvent douloureux. « Il y a des tisanes, des baumes, des patches antidouleurs, des huiles… », liste Eléonore Arnaud.

Chez Rañute, tout est réutilisable et c’est un vrai marché, nous explique Marion Lapeyre, gérante de cette nouvelle boutique toulousaine.

 

Un lieu de conseils et d’informations 

Alors que la vente est déjà possible en ligne, Ranute a développé son offre en ouvrant donc une boutique pour ente autres conseiller les femmes. Le projet ne s’arrête pas, ils organisent également des ateliers et des conférences. Des thèmes comme les règles mais aussi la ménopause, les fuites urinaires, l’endométriose ou encore le travail du périnée seront abordés. la créatrice, Eléonore Arnaud, ne veut cependant pas faire de sa boutique un lieu médical mais « au contraire, un endroit très décontracté où l’on est à l’écoute des autres. Ici, il n’y a pas de tabou. »

Des livres sur les règles seront également mis à disposition. L’objectif de la fondatrice est que les femmes, mais aussi les hommes, n’aient pas peur de venir se renseigner, de poser des questions, d’exposer leurs problèmes. En effet, le but est de rendre ce sujet accessible pour qu’il ne soit plus un tabou. Il permet aux jeunes filles qui viennent de les avoir pour la première fois de trouver un espace chaleureux où elles peuvent poser toutes les questions qu’elles n’osent pas parler à la maison.

 

Pourquoi une boutique ?

Si Eléonore a monté ce projet c’est tout simplement pour répondre à ses propres besoins. En 2020, elle décide de délaisser de côté les protections hygiéniques jetables pour adopter des réutilisables. N’ayant pas envie de passer par internet, elle part à la recherche de conseils en pharmacie, notamment, mais ne trouve pas les conseils qu’elle cherche et qui la rassurent.

« Sur Internet, on trouve certes beaucoup de produits mais il n’y a personne pour nous conseiller. En boutique, certaines clientes me confient qu’elles souffrent de problèmes d’odeurs ou d’irritations. Je leur propose des produits adaptés », explique-t-elle.

 

Elle est presque surprise, que ce concept n’existe pas encore partant du prince « que tout existe ». Ainsi, en décembre 2020, la jeune femme se lance et créé Ranute. La première boutique voit le jour à Renens près de Lausanne, puis comme évoqué à Toulouse

 

Elle lutte contre la précarité menstruelle

Le concept de Ranute se veut écologique, en effet, Eléonore Arnaud souhaite « aller vers le durable car les serviettes jetables sont composées à 90 % de plastique et mettent des centaines d’années à se décomposer dans la nature. C’est terrible » mais pas que …, il est aussi question d’« égalité des chances ». Ainsi, pour vaincre la précarité menstruelle, la boutique met à disposition des « culottes suspendues ». Les protections sont payées par des dons de clients et ensuite données à celles qui n’ont pas les moyens de s’en acheter. Dans la boutique suisse, la commune de Renens a même décidé de financer des bons d’achat. La jeune femme espère que cette initiative à la fois sociale et environnementale pourra être mise en place à Toulouse.

La boutique installée dans la ville de Toulouse reste « un marché test » et si la boutique plaît, Eléonore Arnaud espère s’agrandir en France.