Sexologie

Endométriose : quand faire l’amour devient douloureux

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Sandie Boulanger
relaxologue et sexothérapeute

relaxologue et sexothérapeute

@angeline Galinier-Warrain
Rédactrice

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L’endométriose est une maladie qui a des répercussions directes sur la féminité et l’intimité. S’il n’est pas facile de comprendre d’où viennent ses douleurs, il est tout aussi difficile d’en parler naturellement.

Parmi les nombreux tabous dans notre société, l’endométriose en touche encore un, celui de la sexualité. Avec Sandie Boulanger, relaxologue et sexothérapeute, nous allons comprendre d’où viennent les douleurs et les situer, apprendre à communiquer avec son/sa partenaire et trouver des solutions alternatives.

endometriose et sexualite

Qu’est-ce que la dyspareunie ?

Dans le cadre d’une endométriose, on évoque souvent la dyspareunie. C’est donc le terme médical qui désigne les douleurs survenant lors des rapports sexuels. Selon l’endroit où les douleurs sont ressenties et en fonction de leur point d’origine, plusieurs types de dyspareunie existent. La dyspareunie superficielle se définit par des douleurs qui apparaissent au début de la pénétration. Les douleurs se situent au niveau de la vulve, du clitoris, du vestibule, du vagin.

La dyspareunie profonde se caractérise quant à elle par des douleurs ressenties dans le fond du vagin et qui peuvent aller jusque dans le bas-ventre. Lors d’un rapport sexuel, le vagin peut se dilater et dès lors le pénis peut « frapper » les zones atteintes par l’endométriose. De plus, étant donné que les organes ont plus de mal à bouger naturellement, les adhérences diminuent la mobilité des tissus, ce qui provoque également des douleurs.

Dans la dyspareunie primaire de l’endométriose, les douleurs ont toujours été présentes. Elle est difficile à diagnostiquer, car elle peut être ressentie comme étant « normale » par la femme. Quant à la dyspareunie secondaire, elle apparait après avoir connu des rapports sexuels non douloureux.

 

Les douleurs liées à l’endométriose

Les douleurs peuvent être ressenties pendant l’acte sexuel et après l’orgasme, on parle alors de douleurs post-orgasmiques. Les douleurs peuvent être systématiques ou non. Les douleurs pendant l’acte ressemblent à des cognements contre le vagin, de coups de poignards, de contact sur un bleu, etc. Dans celles perçues après l’orgasme, on note des crampes pouvant durer jusqu’à plusieurs heures sont identifiées. En effet, les muscles du périnée connaissent une succession de spasmes musculaires rapides. Suite à l’orgasme, ces contractions involontaires peuvent tirer sur les adhésions et autres lésions, entraînant des douleurs.

Les douleurs peuvent en plus être différentes selon le moment du cycle menstruel, le taux d’inflammation dans le corps. Certaines positions sexuelles seront plus douloureuses que d’autres, selon l’ampleur des lésions dues à l’endométriose et leurs localisations. Il est aussi possible que toutes les positions soient complexes et douloureuses, si l’endométriose est fortement répandue.


La communication avec son partenaire

Entre les douleurs, les moments difficiles, les traitements hormonaux et le manque de considération fréquent du monde médical, il est essentiel de trouver ensemble des solutions pour que chacun se sente mieux et ressente du plaisir. De plus, ce symptôme non avoué et pourtant très fréquent dans l’endométriose, participe sans doute au retard de diagnostic de cette pathologie. La femme a besoin d’être bien psychologiquement car certaines femmes ayant souffert de dyspareunie ont encore des appréhensions lorsqu’elles ont des rapports sexuels. Ainsi, une bonne communication est essentielle au sein du couple. Dès lors, travailler le désir pour ne pas perdre la flamme est important. Confiance, création d’une intimité et écoute sont essentiels.


La pénétration n’est pas la seule solution

La sexualité est libre et se renouvelle avec chaque couple. Lorsque les lésions sont trop douloureuses, laissez-vous tenter par le tantrisme, des massages, des caresses… Cela vous permettra de vous redécouvrir, de faire renaître le désir et ainsi éprouver du plaisir, sans souffrir. Par ailleurs, de nombreuses positions du Kamasutra favorisent une entrée différente du pénis qui ne va pas « frapper » directement sur les lésions. À chacun de trouver ce qui lui convient et tenter ses expériences, le tout est de trouver du plaisir ensemble.

L’analyse de Sandie Boulanger, relaxologue et sexothérapeute

> Pourquoi la libido est compliquée lorsqu’on souffre d’endométriose ?

Lorsqu’il y a douleurs répétées, le cerveau vient naturellement à les intégrer comme réflexes de survie. Ainsi, lorsque les rapports ont pu être douloureux, il se produit une anticipation réflexe de celles-ci. L’appréhension vient contracter les muscles nombreux de la zone pubo-génitale. Il est alors complexe pour le cerveau de sécréter également des hormones de plaisir. Le désir se retrouve alors grandement atrophié. Comment avoir envie d’un moment que l’on redoute !

C’est un premier pas vers l’entretien de la libido. Garder en tête que la sexualité n’est pas une obligation mais une communication plaisante entre deux personnes, quelles que soient les pratiques.

Alors que la maladie demande une observation fine des déclencheurs de douleurs, la sexualité est à l’opposée. Elle demande d’être « vierge » de toutes mémoires négatives, pour être attentive au moment présent et s’y adapter.

> J’ai entendu parler de l’importance de la mobilité du bassin ? pouvez-vous nous en dire plus ?

La mobilité du bassin est un deuxième pas pour entretenir son désir. En effet, avoir un bassin souple permet aux muscles détendus de pouvoir s’oxygéner lors de la montée du désir et du plaisir. Un objectif délicat quand on sait que la douleur contracte les muscles. La respiration profonde et lente est un allié précieux dans ces moments-là. La pratique de sports et activités douces comme le Pilate, la danse ou le yoga, vont permettre de détendre le bassin. On peut également, à la maison, pratiquer l’exercice du 8 couché, avec son bassin. Pour plus de facilité, on démarre avec un cercle, comme si on faisait du cerceau (ce fameux hula hoop) pour progressivement dessiner le signe de l’infini du 8 couché.

Un autre pas pour alimenter son désir est de garder « la main » sur les moments d’intimité. Ainsi dégagée de la peur d’avoir un rapport, la femme peut être plus libre de sentir quand le moment est plus favorable à l’érotisme et la sensualité. Il est nécessaire de communiquer clairement avec sa ou son partenaire pour déculpabiliser et normaliser les difficultés de désir et de plaisir.

Comment faciliter le dialogue ?

Pour faciliter le dialogue délicat de la sexualité, il est parfois préférable de prévoir un rendez-vous, souvent plus facile à l’extérieur de la maison (endroit neutre) et poser clairement l’ordre du jour : « Parlons de sexe ! Serais-tu d’accord ? ».

Toujours commencer la discussion par des choses positives : ce que j’aime dans notre intimité c’est…

Puis aller dans le vif du sujet :
– la façon dont je me sens dans notre sexualité c’est…
– ce qui est difficile pour moi c’est… et ce que j’imagine de la façon dont tu te sens c’est… est-ce ça ?
– ce dont j’aurais besoin pour me sentir à l’aise, c’est de …

Et terminer par :

  • Que penses-tu de tout ça ?
  • As-tu des idées pour que nous puissions faire grandir notre sexualité ensemble ?

L’endométriose est une maladie, pas une vue de l’esprit. Plus on se sent en confiance en gardant le lead sur les moments intimes, plus le mental peut recréer des souvenirs positifs et permettre la détente musculaire du bassin. Un cercle vertueux, fluctuant certes, mais qui mérite d’être essayé… avec la participation active du conjoint.

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