Une sexualité épanouie malgré le cancer

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Sandie Boulanger
Sexothérapeute – Co-fondatrice de 15fevrier.com

@Angéline Galinier-Warrain
Rédactrice

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Traitements, effets secondaires, chirurgie… des éléments qui peuvent toucher la perception qu’ont les patientes atteintes de cancer du sein d’elles-mêmes et de leur corps. De nombreuses femmes mettent du temps à retrouver une sexualité épanouie. Notre sexologue Sandie Boulanger nous aide à mieux se redécouvrir dans l’intimité.

Baisse de libido, sécheresse vaginale, grande fatigue, baisse de l’estime de soi… voilà les problèmes récurrents rencontrés par les femmes ayant eu un cancer du sein et qui impactent la sexualité. En mars 2021, 57% des femmes affirmaient avoir une vie sexuelle satisfaisante avant leur cancer du sein, contre 15% après la maladie. Et les conséquences ne sont pas seulement physiques : 65% des patientes ont une image diminuée d’elle-même, révèle aussi l’enquête.

En cause notamment ? le manque d’accompagnement autour de la sexualité post-cancer auquel les femmes font face. D’après la même étude, 71% des femmes interrogées affirment n’avoir reçu aucun avertissement concernant les impacts du traitement sur leur sexualité. Et le fait d’être touchées au cœur de sa féminité, la poitrine étant la zone la plus visible.

 

Une mission qui se partage à deux    

Le traitement du cancer du sein, quel qu’il soit est un traitement lourd qui n’est pas sans effets secondaires. De plus, lorsque les femmes sont en rémission les effets des traitements perdurent longtemps et rares sont les femmes qui n’ont plus du tout de traitement. Durant cette période, il est souvent difficile de faire comme si tout allait bien. Elles mettent souvent deux à trois ans avant de retrouver une sexualité épanouie et non-douloureuse et rencontrent des difficultés à exprimer leurs craintes car elles ont une vision du corps bouleversée qui a un impact non négligeable sur la vie intime. La responsabilité de la sexualité se porte à deux dans un couple et le comportement du conjoint est important. Le conjoint se doit d’être patient, l’arrêt des rapports sexuels ne devrait pas le perturber. L’image de soi passe souvent par le regard de l’autre et il faut accompagner la femme à ressentir à nouveau des sensations agréables et de légèreté. Le traumatisme d’un cancer frappe aussi les conjoints… Le dialogue est donc la solution pour traverser cette épreuve et, s’il n’est pas simple de l’enclencher à deux, il peut s’avérer très efficace en présence d’un professionnel de couple ou d’utiliser la plateforme 15février si vous préférez faire cela en toute intimité. Le défi est de taille mais l’essentiel, dans ce long parcours, est de ne surtout pas avoir honte d’en parler.

 

Comment se redécouvrir dans l’intimité ?

Des solutions existent pour se réapproprier son corps : quatre conseils de la sexothérapeute.

 

> Prenez votre temps

Le cours de la vie reprend après les traitements : reprise du travail, cheveux qui repoussent, fatigue qui s’atténue…  Une étape qui se termine pour laisse place à une autre mais pas question pour autant de la mépriser.  Cette étape importante de reconstruction est un cap indispensable pour se réappropriera son corps et se redécouvrir dans l’intimité.

> Écoutez-vous

Être à l’écoute de ses désirs et de ses perceptions est donc essentiel, car des changements peuvent arriver après la maladie et les traitements. Ainsi, il est important d’y aller délicatement et d’écouter ses ressentis. La question essentielle a se poser n’est pas tant « De quoi j’ai envie ? » mais plutôt « De quoi ai-je besoin pour me faire du bien et faire du bien à ma relation ? ».

> Guidez votre partenaire

Il est nécessaire d’être deux pour se réapproprier son corps et de fait sa sexualité. Encore une fois, il faut s’écouter, mais aussi orienter son partenaire. Imaginez-vous être vierge de toute expérience, avec un état d’esprit joyeux, et de partir à la découverte de vos sensations avec l’autre.

> Ne vous mettez pas la pression

La pression est l’ennemi du plaisir et cela est d’autant plus vrai après la maladie. L’objectif est donc d’y aller pas à pas et d’écouter ses désirs. L’intimité est un moment précieux de partage, il est bon de laisser de côté les « il faut », pour être pleinement présente à l’instant présent.

> Un accompagnement consacré à la sexualité du traitement à la rémission

De ce fait, il est impératif de mettre en place un accompagnement particulier consacré à la sexualité couvrant toute la longueur du traitement, y compris pendant la rémission. Les oncologues et sexologues doivent collaborer afin d’accompagner leurs patientes. Cela permettrait d’aider les femmes à se reconnecter avec leur corps et leurs désirs, notamment, et à apprivoiser leurs cicatrices en pratiquant, par exemple, l’auto-massage, la masturbation, les caresses. Sandie Boulanger précise également que dans le cadre d’une relation de couple, le défi de la plateforme de ré enchantement du couple15février.com, est de permettre aux couples de faire grandir leur relation, aussi bien sur le plan de la communication, de la confiance que du désir.

 

Loin d’une injonction à la sexualité, imaginons plutôt une ode à l’amour. Le lien amoureux est une source complexe de joie qui vaut le détour.

*D’après les résultats de l’enquête “Cancer du Sein et Sexualité” réalisée par Célia Charpentier et Isabelle Faure-Kande, analystes psycho-organiques à Paris.

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