Nouveau congé de paternité : des bienfaits multiples

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EXPERT
@ Gilles Vaquier de Labaume
(fondateur de l’Atelier du futur papa)

@Victoria Louvel
Rédactrice Santé

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Depuis le 1er juillet dernier, le congé paternité est passé de 11 à 28 jours. Cette réforme a été accueillie positivement par la majorité de la population et d’autant plus par les futurs et jeunes pères. Comment le vivent-ils concrètement ? Quelques-uns, parmi les premiers à avoir bénéficié de ces nouvelles modalités, ont accepté de témoigner. 

Gilles Vaquier de Labaume, fondateur de l’Atelier du Futur Papa, nous a également donné son avis de spécialiste de la paternité sur cette évolution. 

Congé paternité

Le congé de paternité : une évolution récente

L’année 2021 a rimé avec nouveauté pour les jeunes pères : depuis le 1er juillet, ceux dont les enfants sont nés à cette date ou postérieurement, ont pu bénéficier du nouveau congé de paternité, plus long que le précédent.

Désormais, le père salarié bénéficie, à sa demande, d’un congé de paternité et d’accueil de l’enfant de 25 jours calendaires (32 jours calendaires en cas de naissances multiples).

 

Plus précisément, il est composé de 4 jours consécutifs qui suivent les 3 jours « classiques » de congé de naissance ; puis, de 21 jours calendaires (28 jours calendaires en cas de naissances multiples) pouvant être répartis en 2 périodes d’une durée de 5 jours minimum. Ce congé, s’il est pris, doit l’être dans les 6 mois qui suivent la naissance.

 

Pour rappel, le précédent congé de paternité permettait aux pères de bénéficier de 11 jours calendaires consécutifs (18 jours calendaires consécutifs en cas de naissances multiples). Ce congé et celui de naissance pouvaient se succéder ou être pris séparément, mais le congé de paternité devait être pris dans les 4 mois suivant la naissance.

L’annonce de cette réforme faisait suite à la remise du rapport sur « les 1000 premiers jours » de l’enfant, dirigé par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Les auteurs de ce rapport préconisent d’ailleurs d’allonger le congé de paternité à 9 semaines, une partie pouvant être prise après la naissance et l’autre à la fin du congé de maternité. Une proposition qui n’a finalement pas été retenue par le gouvernement.

 

Nouveau congé de paternité et nouveaux pères 

« Les futurs pères que je côtoie quotidiennement sont très enthousiastes : cette réforme leur permet de se projeter plus tôt dans leur congé de paternité et le rôle qu’ils auront à jouer, de se créer une bulle uniquement familiale le moment venu ; mais aussi de sentir que leur rôle est pris en considération : ils sont notamment revalorisés auprès de leur compagne », commente Gilles Vaquier de Labaume, fondateur de l’Atelier du Futur Papa et spécialiste de la paternité et de la petite enfance.

 

Qu’il s’agisse de leur premier enfant ou qu’ils soient déjà pères, les principaux intéressés ont, pour la grande majorité, accueilli favorablement cette réforme, de même que l’ensemble de la population française qui la soutient à hauteur de 80%.

C’est le cas de Christophe, déjà papa d’un petit garçon de 3 ans, qui se souvient de la frustration qu’il avait ressentie en reprenant le travail après 11 jours de congés posés en une fois. C’est soulagé et impatient qu’il s’apprête à accueillir son deuxième enfant à la fin de cette année, et donc à profiter d’un deuxième congé de paternité rallongé : « Je ne sais pas encore comment je vais le répartir, cela va dépendre de la fin de grossesse de mon épouse et de l’accouchement. Ce dont je suis sûr, c’est que ces 28 jours vont me permettre de profiter pleinement de notre vie à 4, et je pense qu’ils seront également précieux pour l’adaptation de notre fils aîné à son nouveau rôle de grand frère… Plus de temps de congés de paternité, cela signifie plus de temps pour rassurer, prendre soin, câliner, s’apprivoiser et s’habituer à ce nouveau changement qui concerne toute la famille. »

Killian, lui, est devenu papa pour la première fois le 14 juillet dernier. Il a choisi de répartir son congé de paternité en deux fois : 5 jours posés à la suite des 3 jours de congés de naissance, puis 16 jours posés deux semaines plus tard. « Si l’ancien congé de paternité avait encore été en vigueur, j’aurais posé tous mes jours à la suite », souligne le jeune homme qui accueille favorablement cette réforme. Il relativise néanmoins sa situation : « Dans mon cas, tout s’est bien passé, les nuits n’ont pas été trop difficiles à gérer et notre bébé est calme ; les jours supplémentaires me semblent donc suffisants, d’autant plus que mon employeur autorise le télétravail à temps plein. Mais l’ancienne version du congé de paternité aurait été insuffisante si le contexte avait été différent : bébé pleurant beaucoup, pas de grands-parents à proximité pour nous aider… » 

Un contexte qu’a justement vécu Vincent, papa pour la première fois également depuis le 20 juillet : « L’accouchement a été long et difficile, ma compagne n’a pas pu se lever pendant plusieurs semaines par la suite. Moi qui avais envisagé de répartir mon congé de paternité en plusieurs fois, j’ai finalement posé tous mes jours d’un coup. Un soulagement pour tout le monde : j’étais complètement disponible pour me lever la nuit et m’occuper de notre bébé, ce qui m’a permis de tisser des liens plus rapidement avec lui ; ma compagne a pu se reposer entièrement sur moi et reprendre plus facilement des forces. Pour ma part, malgré la fatigue et le stress lié à toutes ces nouveautés, ces 28 jours sont passés trop vite ! »

 

Réforme du congé de paternité : « Il était temps ! »

C’est par ce cri du cœur que Gilles Vaquier de Labaume réagit à l’entrée en vigueur du rallongement du congé de paternité. Ce spécialiste de la parentalité, qui a fondé les ateliers du Futur Papa, de la Future Maman, des Futurs Parents, et plus récemment de la plateforme MyFamilyOnline à destination des professionnels en entreprise, connaît bien les aspects de la vie parentale pour lesquels ce « nouveau » congé sera particulièrement le bienvenu : « 25% des couples nouvellement parents, se séparent durant la première année de leur enfant, la plupart du temps à cause d’incompréhension réciproque. Or, pour y remédier, pour apprendre à chacun comment trouver sa place et comment laisser la place à l’autre, il y a besoin de temps ! »

Dans ce contexte, le congé de paternité rallongé à 25 jours était donc nécessaire pour tous les membres de la famille nouvellement agrandie : « Le père est un puissant facteur de développement familial, aux pouvoirs insoupçonnés. Souvent, et en partie par manque de temps, un déséquilibre s’installe, si bien que la famille se retrouve avec un référent : la mère, et son adjoint : le père. Afin d’apporter toutes les vertus nécessaires à cette vie à trois (équilibre psychologique, croissance de la confiance en soi, partage de la charge mentale, création du lien avec son nouveau-né, participation active à l’organisation du foyer, relation de coéquipiers entre les deux parents) et rééquilibrer les rôles aux yeux de l’enfant aussi, le père doit avoir du crédit temporel. »

Du côté de la mère aussi, le congé de paternité est bénéfique : au-delà de l’aide supplémentaire que peut ainsi lui apporter son compagnon, elle bénéficie de plus de temps pour le laisser prendre possession de son rôle de père : « La jeune maman doit lui faire confiance et le laisser faire ; découvrir par elle-même qu’il s’occupe peut-être différemment de leur bébé, mais tout aussi bien qu’elle. »

Outre l’importance de chacun des rôles des deux parents, c’est aussi l’équipe qu’ils forment et la notion de « faire ensemble », essentielle, qui a besoin de suffisamment de temps pour se mettre en place :

«  Les jeunes parents ont besoin de prendre leurs marques ensemble, d’être prêts à affronter les contraintes à venir – car il y en aura forcément – ensemble, et aussi de s’habituer à leur nouveau statut de couple parental. »

La nouvelle évolution que souhaiterait Gilles Vaquier de Labaume, sur la même lancée ? « Rendre obligatoires et pris en charge par la sécurité sociale, au moins deux ateliers de 2 heures pour tous les futurs pères : l’un sur les gestes essentiels du quotidien et l’autre sur la prévention des risques en cas d’accidents domestiques. »

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