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Womed : la nouvelle health tech française prometteuse pour la fertilité féminine

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Victoria Louvel
Rédactrice Santé

Officiellement créée en 2018, la start up montpelliéraine health tech Womed lance Womed Leaf : un traitement utilisant la nouvelle technologie de matériau polymère pour lutter contre les synéchies, après des données cliniques fructueuses et l’obtention du marquage CE.

womedcedouard_hannoteaux_CREDIT entreprendre-montpellier.com

UN PREMIER TRAITEMENT INNOVANT POUR PRÉVENIR LES ADHÉRENCES INTRA-UTÉRINES

Premiers résultats des essais cliniques concluants et obtention du marquage CE : les données sont réunies pour officialiser l’efficacité et la sûreté de Womed Leaf.

Ce traitement innovant s’adresse tout particulièrement aux femmes souffrant de synéchies (ou d’adhérences intra-utérines) à la suite d’un fibrome utérin retiré par chirurgie hystéroscopique.

Pour rappel, ces adhérences (l’accolement anormal des parois utérines à cause d’une mauvaise cicatrisation) surviennent dans 20 à 45% des cas à la suite d’interventions chirurgicales, et peuvent notamment causer l’infertilité ou des fausses couches successives. Si ces adhérences peuvent être traitées, notamment par l’utilisation de certains gels gynécologiques, le taux de récidive reste important puisqu’il peut atteindre 60%.

 

Avec Womed Leaf, ce taux pourrait diminuer dans les années à venir : le traitement consiste en une membrane souple, constituée de matériau polymère, qui, une fois installée dans la cavité utérine, peut s’y déployer, créant alors une barrière protectrice pendant une semaine (le temps nécessaire à l’essentiel de la cicatrisation), avant de s’évacuer naturellement et sans douleur.

 

« Une barrière mécanique qui protège la cavité pendant toute la phase de cicatrisation est une proposition très convaincante par rapport aux solutions actuelles », déclare le professeur Hervé Fernandez, chef du service Gynécologie Obstétrique de l’Hôpital Bicêtre à l’AP-HP, suite à une première étude du programme clinique qui s’est avérée prometteuse. En effet, sur 23 patientes ayant subi une myomectomie par voie hystéroscopique, aucune n’a souffert de réaction, de lésion ou de douleurs (sinon minimes) à la suite de l’intervention, et la récidive a été empêchée pour 83% d’entre elles, après 6 semaines.

 

UNE TECHNOLOGIE POUR TRAITER PLUSIEURS PATHOLOGIES

La principale mission de la jeune entreprise Womed ? Élaborer des traitements innovants, sous forme de produits intra-utérins, contre les pathologies complexes, toujours à partir de polymères.

Saignements utérins, endométriose et bien sûr infertilité : tels sont les combats menés par la jeune health tech.

 

Mais au fait, qu’est-ce-que le polymère ? Ce terme désigne une molécule organique ou semi-organique. Au quotidien, l’amidon et les protéines sont considérées comme des polymères ; de même que les matériaux thermoplastiques, thermodurcissables et élastomères. Autre exemple : la cellulose, présente à 90% dans le coton, est également considérée comme un polymère naturel. Généralement de forme liquide ou solide, les polymères sont réputés pour leur légèreté, leur souplesse et leur stabilité.

 

Le projet Womed est né de l’étude de ces polymères par le Professeur Xavier Garric, Directeur du Département Polymères pour la Santé et Biomatériaux (IBMM), à l’Université de Montpellier, qui s’est associé à Gonzague Issenmann, entrepreneur en technologie de la santé et à la Docteure Stéphanie Huberlant, chirurgien gynécologue et spécialiste de la reproduction au CHU de Carémeau, pour lancer Womed une fois leur projet breveté.

« Nous sommes désormais en mesure de mener à bien notre ambitieuse stratégie : exploiter la technologie de polymères brevetée de Womed afin de constituer un portefeuille de produits qui libèrent des principes actifs directement dans l’utérus », annonce Gonzague Issenmann.

 

Une jeune entreprise innovante de Montpellier, lauréate du grand prix du palmarès i-Lab 2018, dont nous entendrons sûrement parler à nouveau, très prochainement.