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La chirurgie accentue les douleurs de l’endométriose ?
Mise au point d’une médecin française

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EXPERT

@Emilie Faller
Gynécologue-Obstétricienne

Victoria Louvel
Rédactrice Santé

Un article paru dans The Guardian début juillet, à l’initiative de chercheurs des universités d’Oxford et d’Edimbourg, remet en cause les bienfaits de la chirurgie pour traiter l’endométriose sur le long terme. Qu’en est-il vraiment ? Réponses avec la Docteure Emilie Faller, gynécologue-obstétricienne.

Endométriose et chirurgie

LA CHIRURGIE POUR TRAITER L’ENDOMÉTRIOSE

Nombre de femmes souffrant d’endométriose voient la chirurgie comme le meilleur moyen d’éradiquer leurs souffrances. En outre, de nombreux médecins s’orientent également dans cette voie, optant plus facilement que d’autres pour la chirurgie afin de soulager leurs patientes, quel que soit le type d’endométriose rencontré.  Mais un article publié dans The Guardian début juillet dernier, vient remettre en cause ce que le grand public connaissait sur ce sujet.

Des chercheurs, professeurs de gynécologie pour la plupart, des universités d’Oxford et d’Edimbourg y ont uni leurs expertises pour insister sur le fait que non, la chirurgie n’est pas la solution pour soigner l’endométriose mais peut, au contraire, aggraver les douleurs chroniques chez certaines patientes.

 

LA CHIRURGIE APPLIQUÉE À L’ENDOMÉTRIOSE : À PRATIQUER AVEC MODÉRATION

C’est sur ce point qu’insistent les auteurs de l’article : en fonction du type d’endométriose rencontré, la chirurgie est à proscrire. Elle n’est particulièrement pas recommandée pour l’endométriose péritonéale superficielle, qui concerne 80% des patientes.

 

« Dans ce cas, les lésions peuvent être disséminées à divers endroits et les douleurs s’expliquent bien souvent parce que la maladie touche aux nerfs. Lorsque ces derniers sont touchés, il est d’autant plus difficile et délicat d’opérer », explique la Docteure Emilie Faller qui poursuit : « La chirurgie ne va pas traiter l’endométriose, mais nettoyer certaines lésions. Elle est donc à limiter un maximum et à réserver aux patientes dont la qualité de vie est vraiment diminuée ou à celles qui ont des lésions de taille conséquente et plus localisées. »

 

D’AUTRES PISTES POUR LA RECHERCHE SUR L’ENDOMÉTRIOSE ?

Dans le secteur médical, en réalité, l’objet de l’article du Guardian n’est pas une découverte, confie la Docteure Emilie Faller qui évalue que, sur 10 patientes qui la consultent, elle n’est d’ailleurs amenée à en opérer qu’une seule.

Selon la gynécologue-obstétricienne, d’autres recherches sont à effectuer sur cette maladie qui conserve encore bien des mystères, y compris pour les médecins : « Pourquoi une cellule devient de l’endométriose ? Pourquoi des patientes qui ont moins de lésions que d’autres souffrent pourtant davantage ? L’idéal serait de parvenir à proposer un traitement personnalisé à chaque patiente, en fonction de son type d’endométriose et des symptômes qui lui sont rattachés. »