Phytothérapie et fertilité

EXPERT
@ Raphaël Gruman
(nutritionniste)

@Angéline Galinier-Warrain
Rédactrice Santé

Depuis des millénaires, on utilise les vertus médicinales des plantes pour leurs effets bénéfiques sur les problèmes de fertilité, de déséquilibre hormonal et notamment de troubles féminins. Cette médecine douce et non invasive, grâce au pouvoir curatif des plantes, des fleurs, des arbres et des herbes soigne les différents maux du corps humain.

DÉFINITION : QU’EST-CE LA PHYTOTHÉRAPIE?

Du grec « phyton » qui signifie plante et « therapeia » soin, la phytothérapie désigne « l’art de se soigner par les plantes ». Consommées sous différentes formes : tisane, gélules d’extrait sec, extrait fluide, teinture mère, baume, les plantes traitent ou soulagent différents maux.

La plupart des plantes ne sont pas utilisées en entier, leurs principes actifs étant souvent concentrés dans une seule partie : racines, feuilles, fleurs… Les plantes ont souvent un effet plus modéré sur le corps que les médicaments conventionnels et de légers effets indésirables.

Tout comme l’homéopathie, le traitement par la phytothérapie consiste à prendre en compte le corps dans sa globalité plutôt qu’une maladie ou un mal particulier. Elle ne prend pas en compte les symptômes de la maladie, mais l’environnement et le comportement de chacun pour poser un diagnostic et permettre de retrouver un équilibre corporel.

L’INTÉRÊT DE LA PHYTOTHÉRAPIE POUR LA FERTILITÉ

Dans le traitement de l’infertilité féminine, il est essentiel que les traitements changent en fonction du rythme naturel du cycle menstruel.

En s’adaptant au cycle naturel de la femme, le traitement à base de plantes peut la soutenir dans chacune de ces phases, pendant les règles lorsque la circulation sanguine s’accroit et juste après les règles lorsque « le corps peut remplacer ce qu’il a perdu », et rétablir les irrégularités qui peuvent être cause d’infertilité.

Au moment de l’ovulation, le phytothérapeute contrôlera à ce que le Yin s’accroît pour aider à la croissance d’un nouvel ovocyte et, après l’ovulation, il travaillera à ce que le Yang augmente pour donner l’énergie indispensable au processus de fécondation et de nidation dans l’utérus (Yin et yang deux forces opposées et complémentaires qui constituent ensemble l’essence de la vie​)

 

QUELLES PLANTES POUR BOOSTER SA FERTILITÉ ?

Le premier indicateur de la fertilité chez une femme est ses règles. Chez la plupart des femmes ayant des cycles irréguliers et étant nerveuse ou irritable, on recherche une carence en progestérone (hormone essentielle à la grossesse puisqu’elle prépare la muqueuse utérine à la nidation). Ainsi, certaines plantes peuvent vous aider à pulser votre fertilité en restituant l’équilibre œstrogènes-progestérone et en calmant le système nerveux.

 

Plantes chargées en progestérone, utilisées aussi en cas d’hyperoestrogénie​ :

Gattilier, fruit (Vitex agnus castus)
Il régularise les cycles menstruels. Grâce à son action progestérone, il permet d’améliorer la seconde phase du cycle : la phase lutéale. Il est également calmant, et diminue les spasmes et l’activité du système sympathique. Cette plante est aussi présentée aux femmes dont la qualité de la réserve ovarienne est prématurément faible.

Alchémille, toute la plante (Alchemilla vulgaris)
Activité anti-inflammatoire, elle normalise les cycles, notamment en cas de cycles courts pendant lesquels l’ovulation n’a pas toujours lieu. Son action nettoyante, notamment du foie, est également recherchée dans ce contexte de retour à la fertilité.

 

En cas d’hyper-progestéronémie (ou dysménorrhée membraneuse), on remarque des douleurs pendant les règles avec expulsion de lambeaux membraneux accompagnés d’hémorragie assez abondante.

  • Bourse à pasteur, partie aérienne ​(Capsella bursa-pastoris)
  • feuilles Ortie, ​(Urtica dioica)
  • Armoise, feuilles ​(Artemisia vulgaris)

 

En cas d’aménorrhée (absence totale de règles), on pourra utiliser pour se détendre de l’alchémille et l’armoise comme antispasmodique mais il faudra rechercher s’il y a une carence en protéines ainsi qu’un éventuel blocage émotionnel.

 

On peut noter aussi l’utilisation d’autres plantes :

Trèfle rouge (Trifolium pratense)
Le trèfle rouge est un des traitements les plus populaires. Riche en vitamines, en calcium et en magnésium, le trèfle rouge alimente l’utérus et relâche le système nerveux, ce qui favorise la conception.

Framboisier, feuilles (Rubus idaeus)
C’est un régulateur et stimulant de la fonction ovarienne dont il maintient la sécrétion, à la fois des œstrogènes et de la progestérone, et un régulateur thyroïdien. Il est excellent lorsqu’il est pris en même temps que le trèfle rouge.

Fausse licorne, racine (Aletris farinosa)

Elle rétablit l’équilibre hormonal chez l’homme et elle contribue à stimuler l’ovulation chez la femme.

Dong quai (Angelica sinensis) 

Utilisée pour équilibrer le système reproducteur. Riche en vitamine E, en cobalt et en fer, ce qui favorise la conception.

Pain de perdrix (Mitchella repens)
Elle tonifie l’utérus et tous les tissus pelviens chez la femme. Utile également en cas de dysménorrhées, et favorise le retour des règles.

Actée à grappe noire, rhizome (Actea racemosa)
Elle est reconnue pour son effet ostrogénique, elle organise l’activité du système reproducteur, notamment en cas d’insuffisance ovarienne ou d’ovaire polykystique.

QUELS SONT LES IMPACTS DE LA PHYTOTHÉRAPIE SUR LA FERTILITÉ ?

Les plantes médicinales améliorent l’état de santé de l’appareil reproducteur et permettent au corps d’être correctement en forme pour porter le bébé jusqu’à terme s’il y a grossesse, ou, au moins, diminueront les risques de fausse-couche.

AVIS D’EXPERTS : Raphaël Gruman, Naturopathe

J’utilise maintenant la phytothérapie dans ma pratique quotidienne avec les patients depuis près de 15 ans. Cela me permet de mieux accompagner mes patients et de les aider à optimiser certains aspects de leur santé ou à lutter contre certains maux. Dans le cadre de la fertilité, il existe de très nombreuses plantes qui nous permettent d’optimiser les chances de concevoir. Avant toute chose, il est nécessaire d’établir un diagnostic précis en cas de difficulté à concevoir : troubles hormonaux, SOPK, endométriose, déséquilibre du pH (acidose), troubles de la libido… Une fois l’origine du problème trouvé il est possible d’agir en synergie avec une alimentation adaptée et une supplémentation en phytothérapie spécifique. Les dosages sont également à adapter en fonction des symptômes et des besoins recherchés. L’accompagnement par des spécialistes de l’alimentation et de la micronutrition est important pour personnaliser au mieux les protocoles.

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